Introduction
Depuis 2025, les chambres d’hôtes relevant du régime micro-BIC ne peuvent plus bénéficier du régime avantageux des meublés de tourisme classés. Elles sont désormais soumises à un abattement forfaitaire unique de 50 %, quel que soit le niveau ou la nature des prestations proposées, y compris en cas de services para-hôteliers (petit-déjeuner, ménage, linge, etc.). Le plafond de chiffre d'affaires applicable est fixé à 77 700 €, sans distinction possible selon la classification ou les équipements. Cette réforme vise à recentrer le régime micro-BIC sur une logique d’activité accessoire et non professionnelle, en excluant les formes plus intensives d’hébergement touristique.
Plusieurs réponses ministérielles, rédigées en des termes identiques, confirment que ces plafonds et cet abattement s’applique y compris lorsque l’exploitant fournit des services para-hôteliers.
Conséquences
Jusqu’à la publication des réponses ministérielles, l’interprétation des textes fiscaux relatifs aux chambres d’hôtes faisait débat. Certains praticiens estimaient qu’elles relevaient du seuil majoré de 188 700 € applicable à la parahôtellerie, au motif qu’elles offrent plusieurs services (petit-déjeuner, linge, ménage, accueil) et remplissent les conditions d’une activité para-hôtelière.
Toutefois, la combinaison des articles 50-0, 1° et 1° bis du CGI ne permettait pas de trancher clairement, laissant planer une ambiguïté. Les réponses ministérielles ont finalement confirmé que les chambres d’hôtes sont soumises au seuil « classique » de 77 700 € et à l’abattement de 50 %, comme les meublés de tourisme classés, écartant ainsi leur assimilation à la parahôtellerie.
Cette évolution emporte également des conséquences sur le plan social. En effet, les exploitants de chambres d’hôtes dont le revenu imposable après application de l’abattement micro-BIC dépasse 13 % du plafond annuel de la sécurité sociale (soit 6 123 € en 2025) sont tenus de s’affilier au régime social des indépendants (SSI). La baisse de l’abattement forfaitaire de 71 % à 50 % entraîne mécaniquement une augmentation du revenu fiscal retenu, conduisant ainsi plus rapidement au dépassement de ce seuil d’affiliation.
Pour rappel, compte tenu de la nature particulière de l’activité, les exploitants de chambres d'hôtes doivent être affiliés à la Sécurité Sociale des Indépendants (ou MSA pour les exploitants agricoles), et cotiser à ce titre.
Toutefois, si leur revenu imposable issu de cette activité est inférieur à 13 % du PASS il n'y a pas d'obligation d'affiliation. Le revenu imposable déclaré est alors soumis aux prélèvements sociaux sur revenus du patrimoine au taux global de 17,2 %.
Synthèse
Location | Seuil | Abattement |
Tourisme non classé | 15 000 € | 30 % |
Tourisme classé | 77 700 € | 50 % |
Chambres d’hôtes | 77 700 € | 50 % |
Gîtes ruraux | 77 700 € | 50 % |
Meublé longue durée | 77 700 € | 50 % |
Hôtellerie et para-hôtellerie | 188 700 € | 71 % |